Depuis 2018, le projet AGRICA – Climate risk analyses for identifying and weighing adaptation strategies in sub-Saharan Africa (Analyses des risques climatiques pour l’identification et la pondération des stratégies d’adaptation en Afrique subsaharienne) est mis en œuvre par le Potsdam Institute for Climate Impact Research (Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique, PIK) en étroite coopération avec la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH et au nom du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ). L’objectif d’AGRICA est de faire de ces stratégies d’adaptation adéquates et localement applicables une priorité et de soutenir les efforts d’intégration du climat du BMZ.
Partout dans le monde, les pays prennent de plus en plus conscience de l’importance de stratégies d’adaptation efficaces pour répondre au changement climatique. Dans le cadre de leurs engagements internationaux en vertu de l’Accord de Paris, les pays cherchent à élaborer et à mettre en œuvre des politiques d’adaptation et des plans d’investissement, par exemple dans leurs contributions déterminées au niveau national (CDN) et leurs plans d’adaptation nationaux (PAN). Cependant, l’accès à des informations fiables sur les risques climatiques au niveau local et leurs coûts, nécessaires pour les prises de décision, est souvent limité.
Ces informations sont essentielles, en particulier pour le secteur agricole de plus en plus menacé par les effets du changement climatique. Nombre de pays en développement et pays moins avancés (PMA) dépendent en grande partie de l’agriculture. C’est notamment le cas des pays subsahariens en Afrique où ce secteur représente 50 % de leur PIB et emploie même jusqu’à 90 % de la population, la plupart étant des petit·e·s exploitant·e·s. L’enjeu consiste à s’adapter aux changements des conditions climatiques afin de protéger les moyens de subsistance dans les pays en développement, tout en contribuant durablement à la sécurité alimentaire mondiale.
En outre, de nombreuses tâches restent à accomplir pour institutionnaliser le savoir sur les effets du changement climatique et pour sensibiliser au sein des pays partenaires et des organisations de coopération internationale.
Pour répondre à ces enjeux, des analyses de risques climatiques exhaustives concernant le secteur agricole sont menées dans le cadre du projet AGRICA, complétées par des profils de risques climatiques compacts et intersectoriels.
Au niveau géographique, le projet se concentre sur la région du Sahel et l’Afrique subsaharienne. S’inscrivant parmi les plus pauvres au monde, ces régions sont particulièrement vulnérables aux impacts négatifs du changement climatique qui non seulement représentent une menace pour la sécurité alimentaire de la région, mais accroissent aussi le risque d’intensifier les crises et les conflits déjà existants.
Ainsi, toute la chaîne d’impacts est modélisée, du changement climatique au changement de disponibilité en eau et les impacts en résultant sur le secteur agricole. Les principaux objectifs de chaque analyse de risques climatiques sont (1) une analyse de risque présentant des estimations sur les risques climatiques actuels et prévus et (2) une évaluation des coûts et des avantages des stratégies d’adaptation choisies en comparaison à l’inaction.
Dans ce contexte, les analyses de risques climatiques fournissent aux décideurs à différents niveaux de planification et de mise en œuvre des informations précieuses et des recommandations basées sur les faits pour effectuer des investissements adéquats en vue de l’adaptation nécessaire. Les résultats de l’étude alimentent les processus de planification d’adaptation internationaux et infranationaux, y compris le développement et la révision des CDN, des PAN et des stratégies de développement des pays.
Le projet AGRICA est complété par des profils de risques climatiques qui contribuent à la démarche intégrative du BMZ. Les profils sensibilisent aux risques climatiques existants et à venir dans certains pays et fournissent des informations fiables sur leurs impacts dans différents secteurs.
La préparation d’analyses complètes des risques climatiques et de profils de risques climatiques compacts doit permettre d’offrir une certaine « sécurité de planification » aux décideur·euse·s et aux utilisateur·rice·s des pays partenaires au moyen de stratégies d’adaptation fondées sur les faits et de recommandations d’action.
Ces options d’action peuvent être utilisées pour mettre en œuvre et actualiser les contributions déterminées au niveau national (CDN) et les plans nationaux d’adaptation (PNA).
Les profils de risques climatiques (PRC) offrent un aperçu national condensé des impacts et des risques climatiques actuels et futurs pour les secteurs concernés des pays partenaires. Ils donnent une bonne analyse des risques sur la base des dernières données et des derniers résultats scientifiques, et ils ont un important potentiel d’intégration de la question climatique dans les processus politiques pertinents des pays partenaires.
La participation des acteurs locaux, notamment les représentant·e·s des institutions gouvernementales, les universités, la société civile, les agriculteur·rice·s et le secteur privé, est très importante tout le long de l’étude pour garantir l’appropriation et l’inclusion de connaissances locales et assurer l’adéquation optimale des analyses de risques climatiques avec les conditions locales et les besoins des partenaires locaux. Les études évaluent également la vulnérabilité et la capacité d’adaptation de différents groupes sociaux suivant l’âge, le sexe, et la situation migratoire par exemple. L’ensemble des données et des résultats obtenus le long de l’étude sont mis à la disposition du public.
À ce jour, 15 profils de risques climatiques ont été élaborés pour le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie, le Ghana, le Kenya, Madagascar, le Mali, la Mauritanie, le Niger, l’Ouganda, le Sénégal, la Tanzanie, le Tchad et la Zambie.
Cinq analyses nationales approfondies des risques climatiques ont été achevées pour le Burkina Faso, l’Éthiopie, le Ghana et le Niger, de même qu’une étude de district pour le nord du Ghana. Trois autres analyses nationales portant sur le Cameroun, l’Ouganda et la Zambie seront achevées d’ici le troisième trimestre 2023.
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Impact du changement climatique sur les cultures dans la région du Haut-Ouest du Ghana
Ce film donne un aperçu des impacts climatiques sur le secteur agricole dans la région du Haut-Ouest du Ghana (UWR). Les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les inondations, les sécheresses et les vagues de chaleur, ont eu lieu plus fréquemment et plus fortement en raison des changements climatiques, affectant les moyens de subsistance de la population locale et la croissance économique de la région. Cette tendance devrait se poursuivre, mais des stratégies d’adaptation efficaces peuvent permettre aux petit·e·s exploitant·e·s agricoles au niveau local de mieux faire face à ces défis.
Quatre options pour s’adapter au changement climatique dans la région du Haut-Ouest du Ghana
L’adaptation au changement climatique est déjà nécessaire aujourd’hui pour limiter ses impacts sur le secteur agricole dans la région du Haut-Ouest du Ghana (UWR). Ce film présente quatre stratégies d’adaptation appropriées: semences améliorées, culture intercalaire de noix de cajou avec légumineuse, Farmer Managed Natural Regeneration (FMNR, régénération naturelle gérée par l’agriculteur) et irrigation. Ces stratégies ont un grand potentiel pour les petit·e·s exploitant·e·s agricoles au niveau local afin de faire face aux impacts du changement climatique, de stabiliser les rendements de leurs cultures et de sécuriser leurs moyens de subsistance.
Farmer Managed Natural Regeneration » (FMNR, régénération naturelle gérée par l’agriculteur) comme stratégie d’adaptation au changement climatique dans la région du Haut-Ouest du Ghana
Ce film fournit une courte introduction à la stratégie d’adaptation « Farmer Managed Natural Regeneration (FMNR) ». Dans les systèmes FMNR, les agriculteurs et agricultrices utilisent la taille pour encourager la croissance d’arbres et d’arbustes qui régénèrent le sol et améliorent les rendements des cultures. De plus, la croissance des arbres et des arbustes peut aider à prévenir l’érosion des sols et, par conséquent, servir de protection contre les inondations. Ceci peut également augmenter la quantité d’ombre et fournir des sous-produits précieux pour la production alimentaire et fourragère.
L’irrigation pour réduire les impacts du changement climatique dans la région du Haut-Ouest du Ghana
Ce film donne un bref aperçu du potentiel de la stratégie d’adaptation « Irrigation » pour la région du Haut-Ouest (UWR) du Ghana. L’irrigation, en particulier pendant la saison sèche, peut aider les petit·e·s exploitant·e·s agricoles locaux à cultiver des légumes et d’autres cultures pour leur propre consommation et pour la vente sur le marché local, ce qui les rend plus résistant·e·s au changement climatique.
Les Profils de risques climatiques fournissent pour chaque pays un aperçu condensé des risques climatiques existants et à venir dans les domaines clés comme les ressources en eau, l’agriculture, les infrastructures, les écosystèmes et la santé humaine. Ces profiles de risques climatiques complètent les informations exhaustives des analyses de risques climatiques et favorisent l’intégration de la question climatique dans les processus de décision pertinents des pays partenaires ainsi que le travail de la coopération internationale. Les profils visent un large public et ont pour objectif d’informer les décideurs politiques, les institutions internationales, la société civile, le monde universitaire et le secteur privé.
Jusqu’à présent, des profils de risques climatiques ont été finalisés pour 12 pays d’Afrique subsaharienne (Burkina Faso, Tchad, Côte d’Ivoire, Éthiopie, Ghana, Kenya, Mali, Madagascar, Mauritanie, Niger, Tanzanie et Ouganda) et sont disponibles dans les langues officielles de chaque pays.
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Des informations complémentaires sur ce projet sont disponibles sur le site web AGRICA du PIK ainsi que sur le site web du BMZ.